Tortues noires et clandestin

Après moins de 2h de route, nous voici arrivés sur la côte pacifique, au nord de la péninsule de Nicoya, à Huacas. Ici l’ambiance change radicalement, il y a plus de monde, des panneaux publicitaires, des magasins de surf, des boutiques… L’aéroport international de Libéria est tout proche et de nombreux nord-américains y ont une résidence secondaire ou viennent pratiquer le surf.

Bon, à priori pas vraiment l’authenticité que l’on cherche, à voir si les costariciens arrivent malgré tout à rester eux-mêmes, souriants, humbles et gentils comme depuis le début de notre voyage.

Pour notre première soirée, nous partons à la rencontre des tortues noires. Le coin est réputé pour accueillir différentes espèces de tortues, dont les plus grosses au monde, les tortues Luths. Pas possible de les voir en ce moment, elles viennent de repartir vers les Galapagos. Par contre il y a des tortues noires, plutôt grandes elles aussi !

Nous partons de nuit et après un long chemin poussiéreux nous rejoignons un petit groupe. Il faut marcher un peu à la lueur des frontales, passer une colline, pour enfin arriver sur une plage « secrète », à l’écart des plages touristiques. Interdiction d’allumer la moindre lampe pour ne pas risquer de gêner les tortues. Cela crée une ambiance très mystérieuse, à la fois excitante et inquiétante car on se demande si l’on ne va pas marcher sur une tortue dans le noir.

A peine arrivés, notre guide repère une tortue adulte qui retourne à la mer. Nous la voyons brièvement mais c’est magique. Ces animaux sont tellement extraordinaires. Les tortues noires viennent se reproduire sur certaines plages  du Costa Rica, elles vont y pondre plusieurs fois des œufs (environ 130 oeufs par ponte), toujours sur la même plage, puis repartent pour les Galapagos, et reproduisent ce cycle plusieurs années de suite.

Nous attendons dans le noir qu’une autre tortue se manifeste quand notre guide nous appelle. Cette fois ce sont des bébés tortues qui sortent de leur trou. Il y en a des dizaines. Ils paraissent minuscules, bien vulnérables et sont la proie des crabes qui les attendent. Nous les suivons jusqu’à l’eau, en prenant garde de ne pas en écraser dans l’obscurité. Ils arrivent quasiment tous à rejoindre la mer, c’est très émouvant.

Plus tard nous encourageons les derniers bébés qui restaient au fond du trou et qui font le chemin individuellement. La lampe rouge de notre guide permet de les voir et leur sert de point de repère.

Le lendemain, nous nous préparons pour aller à la plage quand Aline, voulant récupérer quelque chose dans son sac à dos, ressent une vive douleur au doigt. En fouillant le sac, nous trouvons un scorpion d’environ 5 cm de long ! Ce passager clandestin nous a visiblement suivi depuis le parc Rincon de la Vieja. Belle frayeur, nous nous rendons à la clinique demander un avis médical mais finalement plus de peur que de mal, il n’y a pas de scorpion vraiment dangereux au Costa Rica. Cela secoue quand même bien Aline qui passe le reste de la journée à récupérer doucement.